
Dans ma tête un rond-point
Hassen Ferhani a longuement filmé Alger. Dans ses courts métrages documentaires, il a arpenté les rues. Ici, il s’est installé dans un abattoir en pleine ville. Mais de la fonction d’un abattoir, Hassen Ferhani montre peu, à peine quelques bêtes écorchées au détour d’un cadre, un taureau fougueux et résistant qui ne veut pas avancer ou un chat détrousseur d’intestins… Ce qu’il capte, longuement, ce sont les espaces alentour, la cour, une rue, un terrain vague ou des locaux immenses, vides, suspendus à la fonction qui les attend. Dans ces moments suspendus, il va recueillir la parole de quelques hommes, leurs liens, leurs rêves, leurs souffrances, loin des fonctions qu’ils occupent dans ces lieux.
Dans ce huis clos, qui s’offre des échappées presque oniriques, l’abattoir devient l’espace à partir duquel, au loin, se dessine un pays, la scène close que seuls les liens d’amitié et l’imaginaire ouvrent à l’ailleurs et aux possibles, l’espace que des hommes, coincés dans leur dure vie de labeur, franchissent en rêvant, désirant, partageant.
Festival du film de Turin (TFF) 2015 – Prix du meilleur documentaire international, International Documentary Festival Amsterdam (IDFA) 2015 – Prix Spécial du Jury, FIDMarseille – Grand Prix de la Compétition Française
En présence du réalisateur.
Hassen Ferhani
Alers Retours Films, Centrale Electrique
Hassen Ferhani
Djamel Kerkar, Antoine Morin
Myriam Aycaguer, Narimane Mari, Hassen Ferhani, Corentin Doucet