
Saints’Game
Le film débute à l’image – et a débuté dans son processus – par ma propre obsession pour les représentations iconiques, plus particulièrement celles des saints chrétiens.
Au détour de ce travail, alors que les acteurs rejouent (miment) des scènes symbolisant des saints, je les questionne sur leurs tentatives et volontés de rupture avec leur propre héritage culturel et religieux.
Assez rapidement dans la dramaturgie du film, il apparaît que chaque acteur est un immigré : une Palestinienne, un Daghestanais, un Islandais et une Française. Chacun vient d’un milieu culturel et religieux différent, n’ayant pas forcément de familiarité avec les représentations chrétiennes. Il est question, non pas de confronter nos héritages mais de partager nos tentatives et volontés respectives de nous éloigner, au propre comme au figuré, de ce dont nous sommes issus.
Nous parlerons, dans ce film, d’images au sens le plus large : mémoire visuelle, religieuse, sociale et même politique, notamment pour ceux qui ont connu la guerre comme deux des trois personnages centraux. Nous reviendrons sur ces images et ces gestes qui nous ont marqués, et dont nous sommes devenus l’expérience et la trace.
Tout se déroule à Bruxelles. Cette précision géographique fait sens. Cette ville, capitale européenne et multiculturelle fabrique peut-être mieux qu’ailleurs un déshéritage imparfait qui conduit à l’errance. Bruxelles est un symbole de modernité, une ville d’errants culturels, une ville d’étrangers.
En présence de la réalisatrice.
Amélie Derlon Cordina
ARGOS, Samuel Hauser Films
Julien Englebert, Son Doan, Amélie Derlon Cordina
Théophile Gay-Mazas, Edith Herregods, Adrien Monfleur
Amélie Derlon Cordina